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jeudi 11 juillet 2013

La localisation des industries. Enjeux et dynamiques (B.Mérenne-Schoumaker)

Bernadette Mérenne-Schoumaker, 2011, La localisation des industries. Enjeux et dynamiques, Presses Universitaires de Rennes, collection Didact Géographie, Rennes, nouvelle édition (1e édition : 2002), 255 p.

"Dans ce manuel destiné principalement aux étudiants, la géographe Bernadette Mérenne-Schoumaker revient sur les répartitions des structures industrielles, leurs enjeux et leurs dynamiques. Deux axes préoccupent la géographe dans une démarche pédagogique visant à expliciter la place de l’industrie dans les territoires et les économies : « l’axe spatial (via les thèmes de la localisation et de l’espace) et l’axe temporel (à travers l’étude des dynamiques) » (p. 7). L’ouvrage croise à la fois approche théorique (notamment par des définitions et des typologies, particulièrement utiles aux candidats préparant la question « Systèmes productifs »1 ou aux étudiants confrontés à la géographie économique), conceptuel (Bernadette Mérenne-Schoumaker ne propose pas seulement un panorama des localisations des industries, mais confronte le lecteur aux grands cadres explicatifs de ces localisations et de leurs conséquences, par un regard pluridisciplinaire croisant notamment géographie et économie) et documents particulièrement précieux pour les étudiants (schémas théoriques et applications pratiques sur des études de cas à différentes échelles). (...)"




Source du compte-rendu : Tratnjek, Bénédicte, 2013, "La localisation des industries. Enjeux et dynamiques (Bernadette Mérenne-Scoumaker)", Cafés géographiques, rubrique Des livres, 10 juillet 2013, en ligne : http://cafe-geo.net/la-localisation-des-industries-enjeux-et-dynamiques-b-merenne-schoumaker/

mercredi 10 juillet 2013

La guerre, la ville et l'économie (2)

Suite à la présentation de la communication "La ville, la guerre et l'économie" (voir la présentation power-point) lors du colloque Guerre et économie (organisé par le Club Participation & Progrès, l'Alliance géostratégique et l'Ecole de Guerre Economique le 1er juillet 2011 à l'Ecole militaire, Paris), voici le texte paru dans l'ouvrage Guerre et économie : de l'économie de guerre à la guerre économique, qui réunit les actes de ce colloque.

Lire l'avant-propos et découvrir le sommaire de l'ouvrage.



Premières lignes du chapitres :

« La guerre, la ville et l’économie » est un titre qui fait un « clin d’œil » au célèbre ouvrage de Jean-Louis Dufour : La guerre, la ville et le soldat. Questionner le lien entre guerre et économie au prisme du cas particulier des villes en guerre permet de procéder à un changement d’échelles : si de nombreux travaux analysent les liens entre guerre et économie à l’échelle de l’Etat qui finance la guerre (en particulier dans le cas des opérations extérieures menées par des Etats engagés au nom de leur Etat ou dans des coalitions, notamment onusiennes ou otaniennes), ou à l’échelle des entreprises impliquées dans l’effort de guerre ou à l’échelle mondiale (pour notamment mettre en exergue les rapports de pouvoir entre les différents Etats), cet article se propose de présenter les conséquences de la guerre sur l’économie urbaine à l’échelle locale.  S’appuyer sur une approche géographique permet de compléter les approches économiques et juridiques, dans la mesure où elle met en exergue les impacts des destructions et d’une géographie de la peur qui se construit dans la ville et tend à faire disparaître l’urbanité, c’est- à-dire le vivre-la-ville, celle-ci étant alors conçue comme un lieu d’échanges, de rencontres et de proximités. 

On distinguera trois types d’interrelations entre guerre et économie dans la ville en guerre. Tout d’abord, les destructions dans la ville provoquent des dysfonctionnements urbains très lourds : il s’agit là de questionner l’économie urbaine dans la guerre, c’est-à-dire la manière dont l’économie urbaine est affectée par la géographie des combats, qui dessine des zones- refuges et des zones-cibles, produisant une injustice spatiale profondément ancrée dans la ville. De plus, il est nécessaire de questionner le financement de la guerre au prisme de ces spatialités : la violence produit des fragmentations urbaines, qui sont (ré)activées, créées, apaisées ou renforcées par les acteurs de l’économie urbaine de guerre. Ainsi, l’échelle de la ville ne peut suffire à comprendre tous les enjeux des liens guerre/économie : on s’attachera, à l’échelle du quartier, à montrer l’émergence de quartiers-territoires comme producteurs de plusieurs économies fragmentées dans la ville, qui mettent à mal le processus de pacification dans l’immédiat après-guerre. Enfin, la question de la reconstruction permet de dépasser le temps des combats, et de questionner l’économie urbaine en guerre, dans la mesure où celle-ci reste affectée, voire « formatée », par les conflictualités qui persistent dans la ville.

Distinguer économie urbaine dans la guerre, économie urbaine de guerre et économie urbaine en guerre, consiste à mettre en avant les spatialités et les temporalités des acteurs et des habitants dans les villes en guerre : comment la géographie des combats s’ancre dans le (dys)fonctionnement économique de la ville au point d’être un enjeu prioritaire des processus de réconciliation et de pacification dans l’immédiat après-guerre ? On postule, dans cet article, que les tensions sociales de l’immédiat avant-guerre, de la guerre et de l’immédiat après-guerre sont des facteurs aggravants, utilisés et déformés par les acteurs de la guerre, des conflictualités qui déchirent les villes en guerre.

Cliquez sur l'image pour accéder à l'article


Références complètes : Tratnjek, Bénédicte, 2013, "La guerre, la ville et l'économie", dans Kempf, Olivier (dir.), Guerre et économie : de l'économie de guerre à la guerre économique, L'Harmattan, collection Défense, Paris, pp. 93-121.

Ce document a été déposé en ligne sur le site des archives ouvertes Hal : http://halshs.archives-ouvertes.fr/SHS/halshs-00843045/fr/
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mercredi 3 juillet 2013

Café géo : Les frontières entre ouverture et fermeture : peut-on souhaiter la disparition des frontières ?

Le 1er février 2013, François Arnal organisait une journée d'étude consacrée à la géographie des frontières, qui se clôturait le soir par le tout premier Café géographique de Saint-Etienne. Après des discussions sur "Les frontières et les espaces frontaliers : objet d'étude géographique et géopolitique" dans la journée (voir notamment les comptes rendus des conférences de Daniel Soulié : "Frontières et ennemis à travers les arts : l’image de l’autre, des « Neuf Arcs » au mur de Berlin" et de Philippe Rekacewicz : "Cartographier les frontières" et les enregistrements audio des conférences de Philippe Rekacewicz : "Cartographier la frontière et les espaces frontaliers" et Bénédicte Tratnjek : "Les territoires post-yougoslaves : ce qui fait frontière"), le café géo proposait de croiser les regards journalistiques (Luisa Pace), cartographiques (Philippe Rekacewicz) et géographiques (Bénédicte Tratnjek) autour de la question : "Les frontières, entre ouverture et fermeture : peut-on souhaiter la disparition des frontières ?".

Luisa Pace, Philippe Rekacewicz et Bénédicte Tratnjek,
lors du 1er Café géographique de Saint-Etienne, 1er février 2013.

"Si de nombreux sujets ont été abordés pendant la journée, François Arnal a proposé aux intervenants de poursuivre le débat dans une salle comble. Les débats entre les intervenants et le public, mais aussi entre les intervenants eux-mêmes ont permis de montrer des divergences d’opinion. Comme l’a énoncé plus tôt dans la journée Philippe Rekacewicz, « on peut tous aller voir une frontière, mais on n’y voit pas la même chose ». François Arnal rappelle que si les avis divergent, c’est parce que la définition même de frontière est ambiguë, et que certains espaces de conflit sont sujets à certaines tensions, autour du tracé, du statut et de la matérialisation des frontières. Tout cela complique la vision extérieure que nous portons sur les frontières. Les notions de limites, de territoires, de conflits mais aussi de gestion, d’échanges et de relations humaines sont à prendre en compte pour (re)penser les frontières et les espaces frontaliers. Cet objet géographique « classique » est au cœur de très nombreuses publications ces dernières années, tant la question est d’une actualité brûlante. C’est pourquoi, pour ce café géo, François Arnal a invité trois intervenants aux parcours différents, qui tous abordent la frontière par ses dimensions spatiales, mais en ont, par leur métier, une approche différente : Philippe Rekacewicz (cartographe au Monde diplomatique, animateur du blog Visions cartographiques), Bénédicte Tratnjek (géographe, IRSEM, animatrice du blog Géographie de la ville en guerre) et Luisa Pace (journaliste, spécialiste de géopolitique). (...)"


Les deux visages de l'espace Schengen
Source : Philippe Rekacewicz, 2012.


Pour citer le compte rendu : Luisa Pace, Philippe Rekacewicz et Bénédicte Tratnjek, 2013? "Les frontières entre ouverture et fermeture : peut-on souhaiter la disparition des frontières ?", Cafés géographiques, rubrique "Des Cafés", compte rendu du café géographique du 1er février 2013, par Léna Faury, en ligne : http://cafe-geo.net/les-frontieres-entre-ouverture-et-fermeture/


lundi 1 juillet 2013

Le projet "Skopje 2014" (2) : géographie d'un conflit d'aménagement : approche par les espaces de la mobilisation et de la contestation

C'est dans la perspective présentée dans le billet introductif, où l'on appréhende la (re)construction comme destruction, que l'on se propose d'observer ici le projet "Skopje 2014" en Macédoine. La réécriture de l'histoire par l'espace participe ici d'un mémoricide, dans la mesure où il s'agit d'utiliser l'espace pour inscrire une mémoire (voir les billets sur les lieux de mémoire), et par voie de conséquence d'effacer d'autres aspects de la mémoire.

Afin d'appréhender ce conflit et ses différentes dimensions, on propose cette série de billets, autour de deux axes :
1/ Skopje 2014 : géographie d'un conflit d'aménagement
2/ La (re)construction comme violence symbolique ?

Voici un premier billet sur le premier axe : "Skopje 2014 : géographie d'un conflit d'aménagement", qui propose d'interroger les espaces de la mobilisation/contestation dans le cadre de ce projet d'aménagement conflictuel à plusieurs échelles.  Ce billet discutera d'une part quelques cadrages théoriques sur l'approche géographique des conflits (loin d'être exhaustifs !) qui permettront d'autre part de confronter les espaces de la mobilisation et les espaces de la contestation, afin de comprendre les différentes échelles de la diffusion spatiale de ce conflit d'aménagement.