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jeudi 29 mars 2012

Webdocumentaire : la Bosnie, 15 ans après les accords de Dayton (RFI)

6 avril 2012 : 20ème "anniversaire" du début de la guerre en Bosnie-Herzégovine. De nombreux événements se préparent à Sarajevo (voir notamment les sites du Courrier des Balkans et BHinfo). En attendant, voici un webdocumentaire sur la Bosnie-Herzégovine à (re)découvrir proposé par Jean-Arnault Dérens et Laurent Geslin, notamment co-auteurs de Comprendre les Balkans. Histoire, sociétés, perspectives et de Voyage au pays des Gorani).


L'historien Jean-Arnault Dérens et le géographe Laurent Geslin, tous deux journalistes au Courrier des Balkans, ont proposé en décembre 2010, pour la célébration du 15ème anniversaire des accords de Dayton (accords de paix qui mirent fin à la guerre de Bosnie-Herzégovine), un très intéressant webdocumentaire pour RFI intitulé : "La Bosnie, 15 ans après les accords de Dayton". Alors que la Bosnie-Herzégovine célèbre en 2012 le 20ème anniversaire de son indépendance, non sans heurts entre les représentants des deux entités qui forment - avec le corridor de Brcko (voir l'article de Laurence Robin-Hunter : "Brcko, un microcosme de la Bosnie ?", Balkanologie, vol. V, n°1-2, décembre 2001) - la République de Bosnie-Herzégovine : la Fédération croato-bosniaque et la Republika Srpska, tandis que le pays est plongé depuis des mois dans une grave crise politique (voir le dossier "Bosnie-Herzégovine : un pays toujours bloqué", Le Courrier des Balkans, ouvert le 21 septembre 2010), (re)découvrir ce webdocumentaire s'avère particulièrement utile !

samedi 24 mars 2012

"Condition humaine... condition urbaine ?" (Olivier Mongin)

Voici l'enregistrement de l'intervention d'Olivier Mongin, notamment auteur de La condition urbaine. La ville à l'heure de la mondialisation (Le Seuil, 2005, 333 p.), lors d'une conférence organisée par l'Université populaire du Havre le 3 octobre 2011, lors du cycle "Les lundis de l'université populaire".

Dans son ouvrage La condition urbaine. La ville à l'heure de la mondialisation, Olivier Mongin consacre notamment des développements à la question des "Urbicides : pressions du dehors et du dedans" (pp. 173-176) dans lesquels il écrit que "tant dans la réalité que dans la fiction, l'urbain est aujourd'hui brutalisé, "mis à mal", violenté du dehors (lrubicide) ou du dedans (l'explosion, la bombe). L'urbain fait mal" (pp. 174-175). La condition urbaine passe aussi par l'urbaphobie !


vendredi 23 mars 2012

Des noms et des lieux : petit tour géopolitique de la toponymie

Kosovo ? Non ! Kosovo * ! Comme le titre Le Courrier des Balkans, c'est "l'astérisque de la discorde" : "le Kosovo* doit être nommé avec un astérisque renvoyant à une note de bas de page" qui ne cesse de rappeler, autour d'une dispute toponymique, que si les observateurs s'accordent pour des avancées dans le processus de dialogue entre les gouvernements de Belgrade et de Pristina, il ne faut pas pour autant en oublier que derrière la signature d'accords entre gouvernements, les enjeux identitaires ne peuvent être compris sans oublier les enjeux locaux. Le jeu d'échelle est important pour comprendre les impacts des territoires sur l'identité et les impacts de l'identité sur les territoires.

Voici un très "petit tour géopolitique de la toponymie", bien rapide, qui amène de la vallée de Preševo (en Serbie) aux départements français. Quelques pistes de réflexion, plus que des réponses, qui rappellent les liens entre identités et territorialités (à voir, notamment, les 2 tomes des actes du colloque Le territoire, lien ou frontière ? sous la direction de Joël Bonnemaison, Luc Cambrézy et Laurence Quinty-Bourgeois : tome 1 : "Les territoires de l'identité", tome 2 : "La Nation et le territoire", L'Harmattan, collection Géographie & Cultures, 1999).




Géographie et cartographie électorale (1) : des sites et des cartes

Les élections ont leur géographie. On peut distinguer plusieurs approches au sein de la géographie : "les enjeux électoraux nous donnent à voir les territoires à vivre, les territoires identitaires, les territoires politiques : derrière les cartes dites "électorales", se cachent des réalités contrastées. Et sur ces questions, les géographes apportent leur contribution et tout leur savoir-faire proposant des analyses éclairant les enjeux électoraux de par le monde !" (Bénédicte Tratnjek, 2012, "Géographie électorale, géographie des élections", Les Cafés géographiques, rubrique Des Dossiers, 6 février 2012).

2012 est une année électorale majeure pour de nombreux pays : élections présidentielles en France, aux Etats-Unis, en Russie, mais aussi en Espagne, au Sénégal, au Mali, en Sierra Leone, au Ghana, au Kenya, à Madagascar, en Angola, au Mexique, au Venezuela, en République dominicaine, en Albanie, en Finalnde, en Islande, en Slovénie, à Taiwan, au Timor oriental...

Les cartes donnant à voir les résultats électoraux, particulièrement dans les médias, sont souvent contestées pour les choix de langage cartographique, le plus souvent non explicité : des discours sur la "couleur politique" d'un territoire sont produits par ce type de représentations (voir le billet "La carte-discours. Quelques éléments de réflexion" du 13 septembre 2009), notamment pour les cartes, les plus caricaturales mais aussi les plus "banales", qui représentent non la diversité des votes, mais une "uniformité" de votes à l'échelle des régions par exemple. C'est ainsi que Gilles Fumey donne un "Carton rouge pour les cartes électorales" (Les Cafés géographiques, rubrique Brèves de comptoir, 21 mars 2010) qui donnent à voir une couleur majoritaire sur un département, une région, voire un pays, oubliant par là-même les réalités sociopolitiques locales, et de fait l'existence des autres votes.

Expliquer les cartes que l'on nous donne à voir est un premier enjeu pour les géographes. Mais aussi produire des cartes qui sont des représentations mettant en scène la complexité des enjeux électoraux. Voici quelques sites pour vous aider à saisir les différents aspects de la géographie des élections, les impacts du territoire sur le vote et les impacts du vote sur les territoires. Bien évidemment, cette sitographie (un second billet sera consacré à la bibliographie) est très sélective, et ne recouvre pas l'ensemble des ressources existantes ! En espérant qu'elle soit un premier pas à une sensibilisation à la géographie comme décryptage d'enjeux politiques.



mardi 20 mars 2012

"Effets de lieu" (Pierre Bourdieu)


Avant de reprendre la série de billets "Afghanistan, du lieu symbolique à la symbolique des lieux" (voir le billet introductif et en fin de billet les liens vers les autres billets, ainsi que dans cette série le "détour" par le billet "Penser la base militaire : approches géographiques"), pour souligner l'intérêt de penser la symbolique des lieux et dans le cadre des nombreux hommages rendus cette année à Pierre Bourdieu pour le 10ème anniversaire de sa mort, voici l'introduction d'un article de ce dernier intitulé "Effets de lieu" qui appelle à penser l'espace social.

Cette citation choisie rappelle l'importance de l'approche spatiale comme le note le géographe Vincent Veschambre (citant un autre extrait de ce même chapitre) : "dans sa prise de conscience tardive de l’importance de la dimension spatiale, Pierre Bourdieu avait insisté sur l’intérêt de décrypter ce marquage symbolique, en l’inscrivant dans des rapports de pouvoir: “l’espace est un des lieux où le pouvoir s’affirme et s’exerce, et sans doute sous la forme la plus subtile, celle de la violence symbolique, comme violence inaperçue” (Bourdieu, 1993)".

Plus que jamais, cette citation choisie rappelle l'utilité sociale de la géographie, question qui ne cesse d'interroger la discipline, depuis l'ouvrage d'Yves Lacoste La géographie, ça sert, d'abord, à faire la guerre en 1976 (davantage connu pour la "formule" qui en a été retenue, que pour son contenu, alors qu'il s'agit d'un plaidoyer pour une géographie active et "activée"), les actes du colloque Géographie, états des lieux tenu en 1998 (publiés dans la revue Cahiers de géographie du Québec, vol. 32, n°87, n°1988/3, pp. 218-382) jusqu'à la récente journée d'étude A quoi sert la géographie ? (dont les actes sont parus dans la revue Tracés, HS n°10, 2010, pp. 121-251 : voir également la vidéo de l'intervention conclusive de Michel Lussault). La question est bien évidemment très large, mais elle reste au coeur des préoccupations de ce blog, qui espère donner quelques pistes de réflexion pour une géographie au service de la compréhension des conflictualités et une géographie active dans la pacification des territoires.


vendredi 16 mars 2012

La ville globale (Saskia Sassen)

En attendant l'intervention de Saskia Sassen, professeur de sociologie à Columbia University, spécialiste de la mondialisation à qui l'on doit notamment le concept de "ville globale" (voir son site) à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne sur "Territoires, autorité et droits : nouveaux ensembles d'une modernité globale" le mardi 20 mars 2012 de 18h00 à 20h00 (salle 1, 12 place du Panthéon, Paris) autour de ses ouvrage Territory, Authority, Rights: From Medieval to Global Assemblages (Princeton University Press, 2008 - traduit en français sous le titre La critique de l'Etat, Démopolis, 2009) et A Sociology of Globalization (W.W.Norton, 2007 - traduit en français sous le titre La globalisation, une sociologie, Gallimard, 2009), voici quelques vidéos d'interventions sur ces mêmes ouvrages.


Incriptions et informations à la conférence du 20 mars 2012 :
- source : site du CSIT (Collège International des Sciences du Territoire)
- inscriptions : cabpresi@univ-paris1.fr
- suivre Saskia Sassen sur twitter : @SaskiaSassen
- le site de Sassia Sasken (avec accès à de nombreux articles et entretiens)

jeudi 15 mars 2012

"Geographies of Terror" (Cities and the New Wars Conference)

Pour compléter la série de billets "Afghanistan, du lieu symbolique à la symbolique des lieux" (voir 1/ "Introduction : Les lieux de pouvoir, les espaces de la contestation et la mise en scène de l'espace public", 2/ "Destruction et appropriation" et 3/ "Les lieux de la présence étrangère") et en préambule des prochains billets (4/ "Les lieux de la contestation : émeutes et attentats" et 5/ "Conclusion : L'approche spatiale de la contestation"), voici la vidéo de la session (en anglais) "Geographies of Terror" lors de la conférence Cities and the New Wars (25-26 septembre 2009, Columbia University). Après le "détour" par le billet "Penser la base militaire : approches géographiques", cette vidéo sert d'introduction au prochain billet "Les lieux de la contestation" avec les travaux des géographes anglo-saxons sur l'approche spatiale du terrorisme.

Si ce dernier est le plus souvent analysé au prisme de la science politique et des relations internationales, l'approche géographique les complète en croisant les échelles : la géographie des terrorismes ne pense pas seulement cette utilisation politique de la violence et de la stratégie du harcèlement à l'échelle mondiale, mais aussi par le choix des lieux-cibles. Le prochain billet de la série "Afghanistan, du lieu symbolique à la symbolique des lieux" reviendra donc sur la construction de lieux-cibles.


Penser la base militaire : approches géographiques

Voici un petit "détour" au sein de la série de billets "Afghanistan, du lieu symbolique à la symbolique des lieux" pour interroger la base militaire, par-delà le cas afghan. Détour soulevé par le 3ème billet "Les lieux de la présence étrangère" qui questionnait les ambassades et les bases militaires comme lieux emblématiques de la présence de la coalition internationale en Afghanistan.


Comment penser la base militaire dans le dispositif sécuritaire d'un théâtre d'opérations : lieu, haut-lieu, point, espace, territoire ? Comment penser la base militaire sur le territoire national ? Voici quelques pistes de réflexions pour croiser les différentes approches géographiques.


mercredi 14 mars 2012

"Cities Under Siege" (Stephen Graham)

Voici la vidéo d'une intervention (en anglais) du géographe Stephen Graham, qui a notamment écrit Cities Under Siege: The New Military Urbanism (Verso, Londres, 2010, 402 p.) et dirigé l'ouvrage Cities, War and Terrorism. Towards an Urban Geopolitics (Blackwell Publishing, 2004, 384 p.) dans lequel il signe les chapitres "Cities as Strategic Sites: Place Annihilation and Urban Geopolitics" et "Constructing Urbicide by Buldozer in the Occupied Territories". Cette conférence a eu lieu le 7 juin 2010 à la New Academic Building. Pour poursuivre cette vidéo, retrouvez également en fin de billet une sélection bibliographique sur les travaux de Stephen Graham, incontournables pour penser les liens guerre/ville au prisme de la militarisation croissante de l'urbanisme. Par son approche spatiale des conflictualités urbaines et des aménagements de l'espace public pour établir un urbanisme de contrôle, c'est avant tout une réflexion sur la ville, l'urbanité et l'habiter que propose Stephen Graham à travers ses différentes publications. Son analyse des dispositifs sécuritaires dans les villes dépasse en effet le contexte particulier de la guerre, et l'on retrouve là la tentation d'un urbanisme de contrôle qui avait déjà régi l'urbanisme dit "hygiéniste" (depuis les aménagements haussmanniens dans les villes françaises, notamment Paris et Lyon, jusqu'aux urbanismes communistes, depuis les aménagements des villes de l'ex-URSS par Staline ou l'urbanisme titiste dans les périphéries des villes ex-yougoslaves). 



Atelier : "Les frontières du XXIe siècle"

Signalé sur l'incontournable blog Enigmur qui propose une veille attentive sur "le thème des murs contemporains, dans leur fonction de séparation et de contrôle (frontières blindées, camps de rétention, urbanisme défensif, etc.)", le deuxième atelier sur "Les frontières du XXIe siècle" organisé par Stéphane Rosière, Nicola Maï et Cédric Parizot les 22 et 23 mars 2012 à l'Institut d'études avancées d'Aix-Marseille (2 place Le Verrier, Marseille) aura pour thème : "Matérialisation/Dématérialisation des frontières". En voici le programme et les résumés des intervenants. Cet atelier poursuit, en le complétant, le colloque "Frontières mobiles".

mardi 13 mars 2012

Afghanistan, du lieu symbolique à la symbolique des lieux (3) : les lieux de la présence étrangère

Après une interruption liée à des billets concernant la commémoration de la triple catastrophe (séisme, tsunami, explosion nucléaire) au Japon le 11 mars 2011 (voir les billets : "Le séisme du 11 mars 2011 au Japon : géographie d'une catastrophe" et "Géographie des risques et de la catastrophe : le cas des séismes" du 11 mars 2012), voici la suite de la série de billets "Afghanistan, du lieu symbolique à la symbolique des lieux" (voir le billet introductif et le billet "destruction et appropriation"), avec quelques pistes de réflexion sur les hauts-lieux de la présence étrangère, notamment autour de deux figures : l'ambassade et la base militaire.


Celles-ci sont interrogées au prisme de "l'affaire des Corans brûlés", la base militaire de Bagram où a eu lieu cette incinération d'exemplaires du Coran étant le lieu de déclenchement d'une contestation sous forme de manifestations, d'émeutes et d'attentats qui ont notamment touché des ambassades. Questionner ces lieux de la présence étrangère permettra dans le prochain billet ("Les lieux de la contestation : émeutes et attentats") de discuter des spatialités de la contestation en Afghanistan. Par la violence extrême et très restreinte dans le temps comme dans l'espace, l'attentat est un discours spatial : ses acteurs utilisent la symbolique des lieux ou la foule comme cible privilégiée pour produire une peur ou exprimer le rejet d'un pouvoir. Dans cette perspective, il est nécessaire de comprendre comment des lieux véhiculent plusieurs symboliques qui entrent en rivalité et sont des cibles des actions sur l'espace, qu'elles soient ou non violentes.


Cette série de billets avait été initiée suite à "l'affaire des Corans brûlés" en février 2012 tel que l'événement est nommé dans les médias. Depuis, l'actualité a rejoint cette série de billets, avec le massacre de 16 civils afghans (dont 9 enfants) par un soldat étatsunien sorti dans la nuit du 10 au 11 mars 2012 de sa base militaire. L'incinération des exemplaires du Coran avait été suivie de manifestations, émeutes, violences et attentats qui avaient rapidement gagné le Pakistan. Ce dernier événement risque lui aussi de provoquer la colère, avec l'utilisation de l'espace public comme espace médiatique (au sens d'espace-signe) où cette colère se matérialise. 


dimanche 11 mars 2012

Géographie des risques et de la catastrophe : le cas des séismes

En complément au billet : "Le séisme du 11 mars 2011 au Japon : géographie d'une catastrophe" qui proposait une sélection d'articles et d'événements sur l'approche géographique de ce séisme, des répercussions de la catastrophe nucléaire et de l'habiter après la catastrophe, voici un complément biblio/sitographique avec des ressources sur d'autres séismes : tsunami du 26 décembre 2004 dans l'océan indien, séisme du 12 janvier 2010 en Haïti, risques sismiques dans le bassin caribéen...


Le séisme du 11 mars 2011 au Japon : géographie d'une catastrophe

Les événements se multiplient autour de la commémoration du séisme du 11 mars 2011 au Japon : émissions radio, documentaires télévisés, conférences... Parmi ceux-ci, voici une sélection d'événements animés par des géographes et d'articles ou de billets de blogs insistant sur les conséquences spatiales de cette catastrophe ainsi que la dimension spatiale et territoriale des enjeux de la (re)construction. C'est également les question sdes représentations et des imaginaires spatiaux, de la vulnérabilité et de l'acceptation du risque, et de la gestion de crise qui sont interrogées par cette approche géographique.


vendredi 9 mars 2012

Carte postale d'une signalétique au Kosovo

La "Carte postale du cimetière serbe de Mitrovicë/Kosovska Mitrovica (Kosovo)" interrogeait la symbolique des lieux par le prisme d'un espace de la mort (voir sur ce blog les billets : "Les espaces de la mort à Mitrovica" du 2 mai 2009 ; "Les espaces de la mort au Kosovo : des territoires de conflit" du 24 novembre 2011) : le cas du cimetière serbe de la ville de Mitrovicë (toponyme albanais) / Kosovska Mitrovica (toponyme serbe) est l'un des exemples de la territorialisation des identités excluantes en rejet de "l'Autre" et de la production de territoires de conflits par la différenciation communautaire.

Néanmoins, ce cimetière n'est pas le seul espace interrogeant la dispute territoriale intercommunautaire : l'appartenance et l'appropriation du territoire sont contestées et deviennent des enjeux dans les lieux les plus "ordinaires", tout particulièrement dans la ville divisée de Mitrovica, devenue un symbole de cette dispute territoriale. Après avoir présenté les espaces de la mort et les ponts, cette "Carte postale d'une signalétique au Kosovo" questionne la violence symbolique (voir l'article de Vincent Veschambre : "Appropriation et marquage symbolique de l'espace : quelques éléments de réflexion", Travaux et documents de l'ESO, n°21, mars 2004, pp. 73-77) au prisme d'un lieu "ordinaire" : un panneau signalétique.

Sans connaître l'emplacement de ce panneau ni voir les alentours, il est possible, par ce marquage de l'espace, de se situer dans la ville...




Références de l'article : Bénédicte Tratnjek, 2012, "Carte postale d'une signalétique au Kosovo", Les Cafés géographiques, rubrique Cartes postales du monde, 9 mars 2012, en ligne : http://www.cafe-geo.net/article.php3?id_article=2395


samedi 3 mars 2012

Afghanistan, du lieu symbolique à la symbolique des lieux (2) : destruction et appropriation

Suite au billet "Afghanistan, du lieu symbolique à la symbolique des lieux (1) : Les lieux du pouvoir, les espaces de la contestation et la mise en scène de l'espace public (Introduction)", voici quelques pistes de réflexion sur la destruction, l'appropriation et la symbolique de lieux de pouvoir en Afghanistan. Deux types de lieux du pouvoir sont présents en Afghanistan : les lieux du pouvoir des autorités afghanes (tels que le Palais de Darulaman) et les lieux-symboles de la présence de la coalition armée internationale. S'il ne s'agit pas de tout dire sur la symbolique des lieux de pouvoir, voici quelques éclairages sur l'importance de l'approche spatiale pour la pacification des territoires et sur les apports de la multiscalarité dans la pensée stratégique.

Afghanistan, du lieu symbolique à la symbolique des lieux (1) : Les lieux du pouvoir, les espaces de la contestation et la mise en scène de l'espace public (Introduction)

L'affaire des Corans brûlés en Afghanistan a fait couler beaucoup d'encre, et intervenir de nombreux spécialistes sur la question afghane, la contre-insurrection, la problématique des outils pour imposer la démocratie, etc. En complément du billet "Afghan Rage : retours sur l'émission de France 24 (Adam Baczko)" du 29 février 2012, voici l'introduction d'une série de billets présentant quelques éléments de réflexion géographique sur la question des lieux de la guerre et des géosymboles dans la conflictualité, ainsi que celle de la géographie de la démocratie.