Droits d'auteurs et citations

Tous les éléments publiés sur ce blog peuvent être utilisés avec l'accord de l'auteur du blog et A LA CONDITION de citer les sources utilisées (qu'il s'agisse du ou des billets utilisés comme des auteurs cités dans le blog). Merci de respecter les droits d'auteur (pour tous les textes et documents utilisés dans le blog, y compris pour les auteurs cités). Pour me contacter : benedicte.tratnjek[at]gmail.com

mercredi 30 mars 2011

Séminaire "Beyrouth : visions d'une ville au XXème siècle"

L'IISMM (Institut d'études de l'Islam et des Sociétés du Monde Musulman) de l'EHESS organisent ce vendredi 1er avril 2011 une table-ronde autour de deux ouvrages récents sur la ville de Beyrouth, de 18h00 à 20h00, salle Maurice et Denys Lombard, 96 bd Raspail à Paris.

  • Carla Eddé, Beyrouth : naissance d'une capitale 1918-1924, Actes Sud, 2010
  • Éric Verdeil, Beyrouth et ses urbanistes. Une ville en plans (1946-1975), IFPO, 2011 (voir le compte-rendu de lecture de cet ouvrage).

Présentation des deux intervenants :
Historienne spécialiste du Liban contemporain, Carla Eddé dirige le département d’histoire de la faculté des lettres et des sciences humaines de l’ISJ de Beyrouth. Elle est corédactrice en chef de la revue Tempora – Annales d’histoire et d’archéologie.

Éric Verdeil est géographe, chercheur au CNRS (Laboratoire Environnement Ville Société). Il est membre du Comité directeur de la revue Geocarrefour et anime le carnet de recherche Rumor (Recherches Urbaines au Moyen-Orient).

Source de l'information : le site Crévilles
Plus d'informations : sur le site de l'IISMM

mardi 29 mars 2011

Séminaire "Humanitaires et Post-conflit"


Voici les vidéos d'un séminaire du groupe URD (Urgence - Réhabilitation - Développement) sur les situations "Post-conflit". Celles-ci ont été publiées sur le site de l'URD, et présentent des extraits de ce séminaire datant de juin 2007. En attendant la journée d'études sur "La ville face aux crises" du 26 avril 2011, elles permettent d'écouter des intervenants de l'humanitaire concernant les situations très complexes de la sortie de crise.






lundi 28 mars 2011

Carte postale de la basilique de Yamoussoukro (Cafés géographiques)


Alors que l'actualité surchargée ces derniers temps a mis quelque peu de côté la situation en Côte d'Ivoire, celle-ci se dégrade quotidiennement. Le temps manquant un peu pour entretenir ce blog, voici néanmoins un texte sur un haut-lieu de la politique et de l'identité ivoiriennes : la basilique de Yamoussoukro.

"21 mètres de hauteur, 30 mètres de profondeur, 7 hectares de marbre utilisé pour les constructions, une coupole de 60 mètres de hauteur... La première impression face à la basilique Notre-Dame-de-la-Paix de Yamoussoukro est celle du grandiose. Cette réplique de la basilique Saint-Pierre de Rome (célèbre pour son immense dôme) a été conçue comme un marqueur spatial du pouvoir de l’ancien président ivoirien Houphouët-Boigny, le premier à accéder à ce poste après l’indépendance du pays en 1960. S’étendant sur 12 hectares, la basilique a été construite dans une ville nouvelle, promue capitale sur le site du village du président. Au moment de ce transfert, l’activité politique a été déplacée depuis Abidjan, et le village prit rapidement le visage d’une ville de fonctionnaires. C’est dans ce contexte de la construction d’un Etat-nation dans un espace politique et identitaire marqué par la ligne de fractures entre deux aires confessionnelles, qu’a été lancé le projet de construction de la basilique (Houphouët-Boigny étant lui-même chrétien), la réplique à l’identique de Saint-Pierre, mais en nettement plus grand. La monumentalité doit s’inscrire dans la ville, symbolisant ainsi l’avènement d’un pouvoir nouveau. Mais, s’il se voit de loin, ce bâtiment imposant reste à distance du cœur de la ville. Et partout dans Yamoussoukro, le grandiose contraste avec l’inactivité, la vie « au ralenti » et le vide qui se sont installés dans cette ville-capitale."



Références du texte : Bénédicte Tratnjek, "Carte postale de la basilique de Yamoussoukro", Cafés géographiques, rubrique "Cartes postales du monde", 22 mars 2011, en ligne : http://www.cafe-geo.net/article.php3?id_article=2160.


dimanche 27 mars 2011

Le regard d'une géographe sur l'humanitaire


La géographe Sylvie Brunel, professeur à l'Université Paris-Sorbonne, est spécialiste des questions de développement, de l'Afrique et des questions humanitaires. Dans cette conférence datant du 22 juillet 2003 diffusée sur le site Canal U, elle propose une réflexion sur "Les ONG et la question humanitaire". A noter que cette intervention procède d'un regard double : celui de la géographe et de l'économiste, mais aussi celui de l'ancien acteur de l'humanitaire, Sylvie Brunel ayant longtemps travaillé pour Action contre la faim. La conférence est structurée en 3 parties dans lesquelles Sylvie Brunel aborde la question des liens entre ONG et mondialisation, la récupération de l'humanitaire, et l'institutionnalisation des ONG.


Présentation de la conférence par Canal U :
"En préambule, un constat s'impose : l'explosion des ONG depuis la fin de la Guerre froide, et leur rôle croissant sur la scène internationale. ONG « de terrain » comme mouvements de lobbying et de sensibilisation, ONG du Nord et du Sud, ONG « associatives » mais aussi ce que les Anglo-Saxons appellent les « GONGOS » (gouvernemental NGO...) tirant leurs ressources de financements publics, les ONG sont partout, l'humanitaire fait recette et ses hérauts figurent en tête des personnalités préférées des opinions publiques occidentales.
  
Mais déjà un premier paradoxe se fait jour : pourfendeurs de la mondialisation, les ONG en sont pourtant les principales bénéficiaires. La prolifération du mouvement associatif est en effet un pur produit de la mondialisation : jamais les mouvements associatifs n'ont pu bénéficier de telles caisses de résonance, de tels moyens médiatiques et de communication pour faire entendre leur voix. Le second paradoxe nous est fourni par le discours des ONG. Dans le concert souvent dissonnant de leurs multiples revendications, émerge une constante : l'hostilité à toutes les formes de représentations traditionnelles du pouvoir et de la diplomatie internationales. Aux Etats, aux entreprises, aux agences institutionnelles de l'ONU et de ses organisations dérivées (FMI, Banque mondiale, OMC...), les ONG prétendent substituer une légitimité auto-proclamée, la leur. Elles seules incarneraient la « société civile », les autres acteurs ne pouvant être que des imposteurs. Et qui plus est, des imposteurs malfaisants.

La deuxième question est donc celle de la légitimité des ONG face aux autres acteurs des relations internationales. D'autant que leurs dénonciations tous azimuts leur valent un courant de sympathie dans l'opinion publique et contribuent au discrédit de l'action politique classique. Cette posture nous amène à nous poser une troisième question. Celles des actions menées par les ONG depuis leur « prise de pouvoir » dans les enceintes internationales, et de leurs bilans. Nul ne peut nier la justesse de certaines de leurs prises de position, les avancées du droit international qu'elles ont pu permettre d'obtenir, leur rôle nécessaire de sentinelle face aux excès et aux abus en tous genres que peuvent produire des logiques purement commerciales ou stratégiques. Néanmoins, deux questions essentielles méritent d'être soulevées : - les ONG ne sont-elles pas guettées elles-mêmes, précisément en raison de leur succès, par les dangers majeurs qu'elles ne cessent de dénoncer : le manque de transparence, les coûts de fonctionnement de plus en plus lourds des appareils, l'absence d'évaluation des actions ? - l'action humanitaire contribue-t-elle vraiment, aujourd'hui, au développement ? Cette question est la plus essentielle de toutes : c'est elle qui justifie l'existence et les moyens d'action des ONG, puisque celles-ci, rappelons-le, n'existent à l'origine que pour contribuer au développement (et, depuis une décennie, au développement dit « durable »). En ce domaine, quelles leçons tirer de l'expérience des trente dernières années ?"




Plus d'informations :
sur le site de Canal U.

lundi 21 mars 2011

Journée d'étude : "La ville face aux crises" (groupe URD)

Le groupe URD (Urgence - Réhabilitation - Développement) organise le 26 avril 2011 une journée d'études consacrée à "La ville face aux crises", qui abordera autant des situations de catastrophes naturelles, de risques industriels, de guerres urbaines, de mouvements de contestations dans les espaces urbains... sous l'angle des acteurs de l'humanitaire. Les questions des vulnérabilités urbaines, des défis de l'action humanitaire en ville (voir, à ce propos, les vidéos du 5 à 7 du CICR du 3 mars 2011 sur l' "Action humanitaire en milieu urbain : quels défis ?", auquel a participé notamment François Grünewald, directeur général du groupe URD), et des enjeux de la reconstruction dans les espaces urbains seront au coeur de ces débats.

Le programme définitif n'est pour l'heure pas connu. La journée d'études se déroulera dans les salons de l'Hôtel de Ville dans le 4ème arrondissement de Paris. Elle remplace l'université d'été de l'URD de 2010 qui a dû être annulée (voir ici le programme de cet événement qui peut donner une idée du programme futur de la journée d'études du 26 avril 2011).

Plus d'informations à venir et inscriptions sur le site de l'URD.



Le regard d'un géographe sur l'identité

Suite des billets consacrés au "Regard des géographes", qui consiste à proposer des vidéos disponibles en ligne dans lesquelles des géographes abordent des questionnements indispensables pour appréhender la conflictualité des territoires et les villes en guerre.

Michel Grésillon est un spécialiste de géographie régionale (Europe), géographie sociale  et de géographie politique, professeur à l'Université du Maine. Ses travaux ont, notamment, porté sur l'Europe médiane, l'Allemagne et les extrêmes-droites en Europe. Dans cette conférence du 11 avril 2000, sur "Les repères : identité, réseaux, territoires, les paysages et la diversité culturels", il aborde les questions de l'identité au prisme des questionnements géographiques. Cette vidéo est extraite du site Canal U.

Présentation de la conférence :
"Sans négliger d'entrer dans le débat (pluridisciplinaire) de la "perte des repères", quelles catégories de la pensée peuvent aujourd'hui être avancées pour répondre aux défis posés à la fois par les changements d'échelle et la révolution technique de l'information et de la communication ?

Entre lieux/territoires d'appartenance et espaces de projection/réseaux d'affiliation, entre catégories fixes établies (locale, nationale, régionale) ou en devenir (Europe, monde), et processus d'intermédiation qui les traversent et les dynamisent (tout ce qu'introduisent les préfixes "inter", "trans", "multi", "pluri") se situent repères de soi et savoirs du monde. C'est aussi l'occasion de discuter des mythes séducteurs (métissage, cosmopolitisme) ou réducteurs ("village planétaire"), d'argumenter contre celui (autrement dangereux) du monoscalaire, ou mal de l'extrémisme de droite dans certains pays d'Europe, et pour de meilleures appréciations de la distance/distanciation critique à l'égard des horizons européen et mondial. Conscience de soi, de pair avec celle de l'autre et celle du monde, l'individu-sujet, citoyen à échelles multiples, a un vaste chantier conceptuel (et pédagogique) devant lui."





"Guerre et paix à l'âge de la mondialisation" (Pierre Hassner)

Une conférence donnée par Pierre Hassner, célèbre philosophe, spécialiste des relations internationales, sur le sujet "Guerre et paix à l'âge de la mondialisation", le 8 juillet 2003. Cette vidéo est diffusée sur le site Canal U.




A télécharger :
La conférence en format audio (mp3).
Voir également sur le site d'autres formats de téléchargements de cette conférence.

Plus de conférences :
Site de Canal U (site qui met à disposition de tous les vidéos de nombreux colloques et conférences).


vendredi 18 mars 2011

Côte d'Ivoire : deux présidents pour un pays ? Retour sur la question de la partition du pays


Ce jeudi 17 mars 2011, 30 personnes sont décédées dans les combats violents qui se déroulés à Abidjan (voir le blog de l'anthropologue Alain Bertho, avec notamment un reportage de France 24). Depuis le mois de janvier 2011, les affrontements post-électoraux en Côte d'Ivoire se sont transformés en véritable guerre civile, opposant les partisans des deux candidats présidentiels, le président sortant Laurent Gbagbo et son opposant Alassane Ouattara. Ces élections, reportées pendant 5 ans, ont fait ressurgir la menace d'une partition, fragmentation politique qui s'est clairement exprimée dans les votes du second tour pour la présidentielle.

Si l'actualité médiatique a été occupée par d'autres événements (les révolutions urbaines dans le monde arabe, puis aujourd'hui le séisme au Japon), il ne faudrait pas s'y tromper : la situation en Côte d'Ivoire ne s'est pas calmée depuis les élections présidentielles, et s'est aggravée de jour en jour. Résultat d'une situation électorale qui a vu deux candidats se considérer légitimement vainqueur des élections (voir les billets "Elections en Côte d'Ivoire : les lieux de la politique et les lieux de la violence", "Côte d'Ivoire : des manifestations pour réclamer les résultats des élections aux violences d'après-résultats ?", et "Côte d'Ivoire : résultats invalidés et fermeture des frontières" : vous pouvez y retrouver des liens vers des articles scientifiques concernant le contexte sociopolitique et des articles de journaux éclairant la situation actuelle). Si les médias ne peuvent pas couvrir toute l'information partout dans le monde (voir le billet "Les médias, la violence, l'événement et le haut-lieu"), cela ne signifie pas la stabilisation de situations complexes, telles que celle que rencontre la Côte d'Ivoire aujourd'hui. Pourtant, l'amalgame entre absence d'informations sur une situation et absence d'actualité dans ce territoire est trop souvent franchi. Un rapide point sur les événements récents en Côte d'Ivoire.



Côte d'Ivoire : des espaces de la contestation électorale
aux espaces de la guerre

Le samedi 4 décembre 2010, les deux candidats du second tour aux élections présidentielles en Côte d'Ivoire, Laurent Gbagbo (président sortant) et Alassane Ouattara, ont tous deux prêté serment (au palais présidentiel d'Abidjan pour Laurent Gbagbo et par courrier pour Alassane Ouattara). Quelques semaines plus tard, la confusion politique règne toujours en Côte d'Ivoire, tandis que des violences éclatent à Abidjan, la principale ville du pays (attention, une fois encore, certains journaux parlent de cette ville comme de la "capitale" ivoirienne, ce qui est faux : si Abidjan est la première ville en termes démographiques et économiques et si elle possède d'importantes fonctions politiques, la capitale n'en est pas moins Yamoussoukro). Ces affrontements vont rapidement gagner l'ensemble du pays (pour exemple, à Duékoué le 3 janvier 2011 et le 5 janvier ; à Oumé le 4 janvier ; à Abengourou et Agnibilékrou le 24 janvier ; à Bondoukou le 1er février ; à Daoukro le 25 février ; ou encore à Gagnoa le 9 mars). De même, à l'échelle d'Abidjan, on observe une diffusion des affrontements entre les milices loyales aux deux candidats, depuis leurs "fiefs" (Yopougon pour Laurent Gbagbo, en périphérie ouest de l'agglomération abidjanaise ; et Abobo pour Alassane Ouattara au Nord de l'agglomération) vers des quartiers moins impliqués dans la vie politique. Pour ne donner qu'un exemple, observer dans le quartier de Treichville (voir par exemple les événements du 21 février), où le repli sur le quartier rythme le quotidien, des habitations brûlées et des violences extrêmes est particulièrement emblématique de la diffusion de la rivalité politique des "quartiers-territoires" (selon l'expression employée par la géographe Elisabeth Dorier-Apprill pour désigner les quartiers appropriés par les milices à Brazzaville lors des guerres civiles des années 1990) des deux candidats à l'ensemble de l'agglomération. Dès lors, la situation a dégénéré en véritable guerre civile, et ce dès le mois de février 2011.


L'expansion urbaine à Abidjan (1930-2000)
Source : Philippe Haeringer, Métropoles en mouvement, IRD.



Il est important de comprendre que le processus de diffusion des affrontements procède d'un changement de nature de ces derniers. Lorsque les manifestations et les violences étaient circonscrites dans des quartiers d'Abidjan ou des villes ivoiriennes qui se contruisent non seulement comme des fiefs électoraux pour tel ou tel candidat, mais surtout comme des territoires appropriés et sous contrôle des candidats et de leurs milices, les affrontements relevaient davantage de la rivalité de pouvoir entre Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara. Pour les deux candidats, il s'agissait de se voir conforter dans le poste de président, chacun s'appuyant sur des résultats "officiels" (les résultats proclamant Laurent Gbagbo vainqueur sont appuyés par une instance dont le manque total de neutralité était connu avant même les élections : voir le billet "Le conseil constitutionnel acquis à Gbagbo" sur le blog de Sonia Le Gouriellec, Good morning Afrika). Les deux candidats s'accusant mutuellement d'avoir "bourré les urnes" dans leurs fiefs électoraux respectifs, notamment par la mise en place d'un dispositif milicien empêchant l'accès aux bureaux de vote pour les individus susceptibles de voter contre le candidat auquel est affilié la milice. S'il est probable que les deux candidats est utilisé ce moyen, l'équilibre entre les "truquages" des résultats se sont certainement équilibrés. Pendant les premiers temps (décembre 2010/janvier 2011), les affrontements ont opposé les milices loyales aux deux candidats dans des espaces politiques très marqués politiquement, cherchant ainsi à obtenir la confirmation de leur candidat au poste de président. Néanmoins, cette situation politique instable ne pouvait perdurer, et a dégénéré en véritable guerre civile, les violences atteignant des espaces jusque-là calmes. Aujourd'hui, l'enjeu n'est plus tant de savoir quel candidat obtiendra ce poste, mais de savoir quelles seront les conséquences à court et moyen terme de ces affrontements. Les résultats électoraux mais aussi la géographie des combats depuis février 2011 redessinent, en effet, la partition de la Côte d'Ivoire telle qu'elle s'est construite après les avant-dernières élections présidentielles en 2000 (voir le passionnant article de Christian Bouquet sur Géoconfluences : "La crise ivoirienne en cartes"). Et la question principale qui se pose aujourd'hui est de savoir, qu'il s'agisse de Laurent Gbagbo ou d'Alassane Ouattara, si le futur président pourra contrôler l'ensemble de la Côte d'Ivoire. Et cet enjeu de souveraineté se pose à toutes les échelles : celle du pays (avec une fragmentation politique Nord/Sud) comme à l'échelle de l'agglomération abidjanaise (avec une fragmentation entre "quartiers-territoires" pro-Gbagbo et "quartiers-territoires" pro-Ouattara).

 
Deux présidents pour un pays,
ou pour deux pays ?


La partition de la Côte d'Ivoire : de quoi parle-t-on ?

Cette situation remonte à la crise de 2002, lors de la tentative de coup d'Etat contre le président Laurent Gbagbo. Mais ce coup d'Etat s'ancre lui-même dans une période de crises politiques succesives (voir une chronologie sur le site Géographie de la ville en guerre). Le 7 décembre 1993, Félix Houphouët-Boigny, président à vie de la Côte d'Ivoire depuis l'indépendance du pays, décède. Henri Konan Bédié achève son mandat et est élu président le 22 octobre 1995. Il est retourné par un coup d'Etat mené le 24 décembre 1999. Le général Gueï prend la tête provisoire du pays. De nouvelles élections présidentielles sont organisées à la fin de l'année 2000. Entre temps, le concept d'ivoirité fait son entrée dans la scène politique ivoirienne : il stipule que tout candidat à la présidentielle "doit être Ivoirien de père et de mère eux-mêmes Ivoiriens et qu'il ne doit pas s'être prévalu d'une autre nationalité", ce qui élimine Alassane Ouattara. Le 22 octobre 2000, Laurent Gbagbo est élu président de la Côte d'Ivoire. Ces élections mettent déjà en scène une division politique dans le pays (voir la carte des résultats de l'élection présidentielle du 22 octobre 2000 proposée par le géographe Christian Bouquet dans le billet "Côte d'Ivoire : résultats invalidés et fermeture des frontières"). Robert Gueï refuse de reconnaître les résultats de ces élections, et des manifestations contre sa tentative de rester au pouvoir ont lieu. En décembre 2000, lors des élections législatives (boycottées par le parti d'Alassane Ouattara), de nouveaux affrontements ont lieu dans les rues d'Abidjan. Après cette crise politique, un premier processus dit de "réconciliation nationale" va être entammé en 2001. Le 5 août 2002, un gouvernement va être formé réunissant tous les partis politiques. Pourtant, la tentative de coup d'Etat des 18 et 19 septembre 2002 contre Laurent Gbagbo va plonger la Côte d'Ivoire dans une nouvelle crise politique, qui va rapidement dégénéré en soulèvement armé. La partition de la Côte d'Ivoire va être la conséquence de ce conflit interne, puisque des "rebelles" (on met les guillemets pour rappeler que cette appelation correspond à un regard, celui des personnes condamnant leurs actes, tandis que les rebelles sont les héros des autres) vont s'emparer de la moitié Nord de la Côte d'Ivoire. Rapidement, des militaires français vont être déployés en Côte d'Ivoire (les premiers renforts arrivent le 22 septembre 2002) par le biais de l'opération Licorne sous commandement français (pour comprendre les enjeux et les engagements des militaires français dans cette force, voir "Enseignements de l'opération Licorne (septembre 2002-juillet 2004)", Cahier du RETEX, CDEF / DREX, juillet 2004). Parallèlement, face à la persistance de l'instabilité politique, une mission de l'ONU (qui implique également des militaires français, sous un autre mandat), l'ONUCI, va être également déployée (l'ONUCI est une mission de maintien de la paix, créée par la résolution 1528 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, adoptée le 27 février 2004, et placée sous le chapitre VII de la Charte des Nations Unies).


Source : Christian Bouquet, "La crise ivoirienne par les cartes",
Géoconfluences, 2007.



La guerre "en soi" n'a duré que 29 jours : "des soldats se sont soulevés dans la nuit du 18 au 19 septembre 2002, simultanément à Abidjan et à Bouaké, et ont attaqué des objectifs ciblés (casernes, armureries, domiciles de responsables de la sécurité d'Etat). Mais, cette fois-ci, ils ont rencontré des résistances dans la capitale économique [Abidjan] où la gendarmerie est restée loyale, et ils ont dû se replier vers le nord dès la fin de la matinée. Les combats dans la ville auraient fait au moins 80 morts parmi les soldats gouvernementaux, mais également quelques victimes de plus grande notoriété : Emile Boga Doudou, ministre de l'Intérieur et homme fort du régime, abattu à son domicile, et surtout le général Robert Gueï, qui avait cherché à se réfugier dans la cathédrale d'Abidjan parce qu'il était inquiet pour sa sécurité, mais qui y avait été débusqué avant d'être tué d'une balle dans la tête. Son corps avait été abandonné dans l'herbe qui borde la lagune Ebrié, tandis que des "hommes en treillis" étaient retournés chez lui tuer son épouse, ainsi que quelques proches et domestiques. Plus chanceux, les deux autres leaders politiques s'étaient mis à l'abri à l'ambassade du Canada pour Henri Konan Bédié, et à l'ambassade d'Allemagne pour Alassane Ouattara. Ce dernier, physiquement menacé par des blindés qui étaient venus défoncer sa maison, devait ensuite être évacué dans des conditions très périlleuses vers l'ambassade de France. Politiquement, la confusion semblait à son comble, et la démocratie au plus mal. [...] En attendant le retour de Laurent Gbagbo, qui devait le jour même être reçu en audience par le Pape à Rome, le gouvernement réagissait en ratissant et en incendiant les quartiers précaires de la ville, supposés être des caches d'armes pour les mutins. Des milliers de pauvres gens, étrangers pour la plupart, faisaient de nouveau l'objet d'une "chasse aux Dioula" devenue dans ce pays une sorte de réflexe" (Christian Bouquet, 2008, Géopolitique de la Côte d'Ivoire. Le désespoir de Kourouma, Armand Colin, coll. Perspectives géopolitiques, Paris, 2ème édition, pp. 91-92 : voir un compte-rendu de lecture de la 1ère édition).

S'en est suivie une "paix armée". Par la suite, les affrontements entre les mouvements pro-Gbagbo et les mouvements dits "rebelles" furent indirects, chacun tentant d'une part d'asseoir son contrôle sur des territoires appropriés, d'autre part de prendre le contrôle des territoires de l'adversaire, là où une faiblesse dans le dispositif sécuritaire de l'ennemi semblait exister. "Les troupes loyalistes et rebelles ne s'affrontèrent jamais frontalement, mais les première stentèrent de reprendre Bouaké, tandis que les secondes firent mouvement vers le port stratégique de San pédro" (Christian Bouquet, "La crise ivoirienne en cartes", Géoconfluences, 4 juin 2007).

Le déploiement de la force Licorne (3.000 militaires français) figea la ligne de démarcation entre le Nord rebelle et le Sud loyaliste, par la mise en place d'un dispositif sécuritaire permettant de contrôler les déplacements des troupes de chacune des parties. Une ligne de non-franchissement fut mise en place, rapidement élargie pour devenir une "zone de confliance" contrôlée par l'Armée française, et séparant le pays en deux espaces politiques.

En octobre 2005, le mandat présidentiel de Laurent Gbagbo prit officiellement fin. Mais les élections présidentielles ont été reportées pendant 5 ans, le temps d'obtenir le désarmement (du moins partiel !) des différentes milices liées à des acteurs politiques et la réunification du pays, mais aussi le temps de préparer des élections. Par exemple, la tenue l'élections en 2009 a été reportée parce que les Ivoiriens ne disposaient pas encore de leurs cartes électorales : pour beaucoup, ils n'avaient pas de papiers officiels - telle qu'une carte d'identité, puisque le renouvellement de celles-ci était bloqué depuis des années par le gouvernement - qui leur auraient permis d'aller récupérer leur carte électorale (voir le billet de Sonia Le Gouriellec sur le processus électoral en Côte d'Ivoire d'après l'analyse d'une modélisation du blog Webthemic). Pendant ce temps, Laurent Gbagbo est resté au pouvoir, non en tant que président intérimaire, mais bien en tant que président. Les élections de 2010, redessinant dans la géographie électorale de la Côte d'Ivoire la fragmentation politique du pays, ont fait réémerger un risque de partition, accentué par l'annonce de deux résultats contradictoires donnant deux présidents à la Côte d'Ivoire.


De la géographie électorale à la géographie des combats : de nouveaux risques de partition de la Côte d'Ivoire ?

Aujourd'hui, l'ensemble du pays est affecté par de violents combats. De la géographie électorale à la géographie des combats, la fragmentation politique de la Côte d'Ivoire se redessine à travers ces affrontements armés et à travers le poids des résultats de l'élection présidentielle, et ce à plusieurs échelles. A l'échelle du pays, on observe une division Nord/Sud qui replonge la Côte d'Ivoire dans l'instabilité politique de la fin des années 1990 et du début des années 2000. Cette partition se confirme par le poids des milices affiliées aux deux candidats, les Patriotes de Laurent Gbagbo contrôlant majoritairement le Sud du pays, tandis que les milices nordistes sont loyales à Alassane Ouattara. A l'échelle d'Abidjan - qui, si elle n'est pas la capitale politique du pays, reste le principal pôle économique, le principal foyer de peuplement et le lieu où se prennent les décisions politiques (le transfert de la capitale vers Yamoussoukro, village du premier président de la Côte d'Ivoire indépendante, Houphouët-Boigny, étant un échec sur le plan du transfert des responsabilités politiques, beaucoup de ministères étant aujourd'hui à Abidjan, tout comme toutes les ambassades étrangères) -, la "guerre des quartiers" rend impossible le contrôle de l'ensemble de l'agglomération par l'un ou l'autre des deux candidats (Ouattara ne pourra contrôler Yopougon, tandis que Gbagbo sera dans l'incapacité d'asseoir sa souveraineté sur Abobo).

A noter que dès novembre 2010 (avant le second tour de l'élection présidentielle), la Commission Electorale Indépendante (CEI) avait distingué des "zones à risque qu'il faudra absolument couvrir" : la CEI a ainsi "fortement recommandé aux observateurs de se déployer dans certaines zones qui, après le 1er tour, ont été présentées comme des zone à forte perturbations. Il s’agit des zones forestières comme San Pédro, Tabou, Sassandra, Divo, Gagnoa, la région des Savanes, du Denguélé et le District d’Abidjan dans des quartiers comme Port Bouet, Abobo, Adjamé, Yopougon et les différentes cités universitaires". Il s'agissait alors des zones où les habitants risquaient de ne pas pouvoir se rendre librement aux bureaux de vote, en fonction de leur appartenance identitaire et politique. Cette géographie des risques électoraux correspond également à la géographie des contestations des résultats électoraux (dans la mesure où il s'agit de fiefs électoraux et miliciens de l'un ou l'autre des candidats) et aujourd'hui à la géographie des combats.

L'instabilité politique se traduit dans les territoires du quotidien : les affrontements armés créent une géographie de la peur et redessinent les équilibres sociaux et culturels. Les déplacements de populations consécutifs aux affrontements tendent à homogénéiser certaines villes ivoiriennes ou certains quartiers d'Abidjan (voir, à ce propos, l'entretien croisé entre l'historienne Véronique Tadjo et le sociologue Michel Galy réalisé par RFI le 16 mars). En effet, les populations se retrouvant en situation de minorité dans un quartier, une ville ou un espace rural, tendent à se déplacer, par peur des représailles des miliciens qui ont pris le contrôle de leur espace de vie. Dès lors, les populations pro-Gbagbo fuient le Nord de la Côte d'Ivoire ou un quartier comme Abobo à Abidjan ; tandis que les populations pro-Ouattara fuient le Sud du pays ou un quartier abidjanais tel que Yopougon. Plus encore, ces déplacements forcés sont le résultat d'une assimilation de l'identité à l'appartenance politique : des populations qui ne se sentiraient pas concernées par les rivalités de pouvoir entre les deux candidats se retrouvent ainsi assimilées à l'un ou l'autre en fonction de leur ethnie, qui les définit comme "nordistes" ou "sudistes". De fait, la crise ivoirienne provoque des flux importants de déplacés (à l'intérieur des frontières de la Côte d'Ivoire) et de réfugiés (vers l'extérieur du pays). L'insécurité grandissante provoque également des risques alimentaires et sanitaires très graves, les habitants s'enfermant de gré ou de force dans leur habitat, du fait des combats dans la rue et de la levée d'un couvre-feu (voir, à ce propos, les vidéos du 5 à 7 du CICR du 3 mars 2010 sur l' "Action humanitaire en milieu urbain : quels défis ?", sur le blog de Frédéric Joly).


==> Si l'actualité médiatique s'est quelque peu détournée de la Côte d'Ivoire, les combats qui  déchirent actuellement le pays renforcent le risque d'une instabilité politique et d'une grave crise sociale et humanitaire sur le long terme.


mercredi 16 mars 2011

"Beyrouth et ses urbanistes. Une ville en plans (1946-1975)" (Eric Verdeil)

Eric Verdeil, géographe spécialiste de la ville de Beyrouth en particulier et des villes du monde arabe en général, propose un ouvrage consacré à l'urbanisme de Beyrouth non dans l'immédiat après-guerre (période à laquelle il a d'ailleurs consacré une thèse de géographie), mais dans la période située entre l'indépendance du Liban et la guerre civile. Parce que l'urbanisme est un outil du politique, il analyse dans cet ouvrage non seulement les projets urbanistiques réalisés, mais aussi tout ceux qui ont été abandonnés en cours de route, présente les rivalités de pouvoir, d'influence, d'idées qui se dessinent dans l'agglomération beyrouthine, ville rêvée, ville disputée, ville construite.


Eric Verdeil, Beyrouth et ses urbanistes. Une ville en plans (1946-1975), Presses de l’IFPO (Institut français du Proche-Orient), Beyrouth, 2010, 397 p.

"Si l’on parle souvent de Beyrouth comme du symbole d’une « ville en guerre » (et ce, même dans des expressions du langage courant), se focalisant principalement sur la période 1975-1990, il est moins courant de lire des ouvrages sur la ville d’avant-guerre. Pourtant, cette période est particulièrement passionnante, notamment pour comprendre les enjeux d’un Etat libanais accédant à l’indépendance et cherchant à asseoir une identité nationale et son autorité sur le territoire. Beyrouth, la capitale, devient une « scène » de ces profondes transformations politiques, sociales et culturelles, qui se traduisent notamment dans l’urbanisme".




A découvrir également :
Eric Verdeil, Ghaleb Faour et Sébastien Velut, 2007, Atlas du Liban. Territoires et société, Presses de l'Institut français du Proche-Orient (IFPO) / CNRS Liban, Beyrouth, 210 p. (disponible dans son intégralité en ligne sur le site des Collections électroniques de l'IFPO).


samedi 12 mars 2011

Festival Géocinéma : "La musique"


Festival Géocinéma 2011
(22-24 mars 2011 - Bordeaux/Pessac)



Source de l'information : site de l'ADES

Pour aller plus loin sur la géographie de la musique avec des sources en ligne, voir notamment : Claire Guiu, "Espaces sonores, lieux et territoires musicaux : les géographes à l’écoute" (Cafés géographiques, "Vox geographi", 2007) ; Yves Raibaud, "Géographie et musique. Les musiques du monde" (vidéo d'une conférence musicale) ; Yves Raibaud, "Géographie et musique" (Cafés géographiques, compte-rendu de café, 2010) ; Claire Guiu, "Pulsations du corps, pulsations du monde : les territoires de la musique" (Cafés géographiques, compte-rendu de café, 2010). A noter également le n°6 de la revue La GéoGraphie consacré au "Monde en musique" (voir par exemple l'article d'Yves Raibaud sur "les grands brassages de la musique").


Présentation du Festival Géocinéma 2011 par les organisateurs :
"La géographie appréhende le son et l’environnement sonore comme une source d’information sur l’espace. Elle envisage la musique et les pratiques musicales comme des indicateurs de l’organisation des lieux, les politiques musicales comme un mode de gouvernance territoriale. Elle suit les migrations des peuples à travers la diffusion de leurs musiques. Cela permet de construire une connaissance plus fine des territoires, de comprendre la manière dont les sociétés se les approprient et comment elles les transforment.

Le festival GEOCINEMA 2011 illustre ces rapports entre géographie, musiques et territoires à travers quatre thèmes :

  • le premier prend acte des processus de MONDIALISATION/GLOBALISATION qui touchent à la fois la musique et le cinéma et en font des acteurs de nouveaux modes de gouvernance mondiale : le rock et les films qui lui sont consacrés en sont un des exemples.
  • le deuxième s’inscrit dans ces "territoires du quotidien" que sont les PRATIQUES amateurs qui accompagnent la vie des femmes et des hommes à travers crises, guerres ou campagnes électorales.
  • le troisième évoque les MIGRATIONS en observant les traces que la diffusion des musiques laisse sur les territoires, les influences qu’elles agrègent, la recomposition nostalgique des pays d’origine dans les musiques de diasporas.
  • le quatrième propose une VISION SUD-NORD des productions musicale et cinématographique, notamment à travers le thème des musiques noires."


Programme du festival :

Lundi 21 mars :

20h30 - Café CASTAN – Café GEO - LE SON DANS LA VILLE
Intervenants : Claire Guiu, géographe, Université de Nantes et Catherine Sémidor, architecte, Ecole nationale supérieure d’architecture et du paysage de Bordeaux

 
Mardi 22 mars :
10h – 12h - AMPHI B400 – Université Bordeaux 3 - Pessac
Conférence : La musique et/ou l’espace au cinéma
débat : à partir d’extraits de films
Intervenant : Jacques Lévy, géographe, Ecole polytechnique fédérale de Lausanne.

12h15 - COCKTAIL d’ INAUGURATION du FESTIVAL HALL de l’UNIVERSITE BORDEAUX 3

15h30 – 17h30 - AMPHI Maison des Suds – Pessac
Documentaire et débat : PARISPLACES
En collaboration avec l’association ARRIMAGE, organisateurs du festival « Territoires en image ».
Avec Raluca Bunescu et Marjolaine Normier, réalisatrices

20h – 23h15 - cinéma UTOPIA
GOOD MORNING ENGLAND
de Richard Curtis, 2009 - durée 2h15
"En 1966, en plein âge d’or de la pop britannique, la BBC ne diffusait que 2 heures de rock par semaine. Une radio pirate, depuis la haute mer, va émettre du rock et de la pop 24 heures sur 24…"
Intervenants : Jacques Lévy, géographe, Ecole polytechnique fédérale de Lausanne et Michel Favory, géographe, IEP Bordeaux


Mercredi 23 mars :

9h30 – 12h - cinéma UTOPIA
MARCHING BAND
de Claude Miller, 2009 - durée :1h35
"Election du 44ème président des Etats-Unis. Les fanfares des campus, les « Marching Band », très populaires, s’impliquent dans la campagne électorale…parades hautes en couleurs musicales…"
Intervenant : Dominique Crozat, géographe, Université de Montpellier 3

14h – 16h30 - cinéma UTOPIA
BENDA BILILI
de Renaud Baret et Florent de la Tullaye, 2010 - durée : 1h25
"Ricky a un rêve : faire de Staff Benda Bilili le meilleur orchestre du Congo Kinshasa…"
Intervenants : Abel Kouvouama, anthropologue, Université de Pau et Yves Raibaud, géographe, Université de Bordeaux 3

20h30 – 23h15 - cinéma UTOPIA
LE CONCERT
de Radu Mihaileanu, 2008 - durée : 2h
"Andrei Filipov dirigeait le célèbre orchestre du Bolchoï. Licencié pour avoir refusé de se séparer de ses musiciens juifs, il travaille toujours au Bolchoï, comme de ménage…"
Intervenants : Olivier Lazzarotti, géographe, Université de Picardie Jules Verne et Yves Raibaud, géographe, Université de Bordeaux 3


Jeudi 24 mars :
9h30 – 12h - cinéma UTOPIA
SWING
de Tony Gatlif, 2001 - durée : 1h30
"
Intervenant : Michel Lefort, chroniqueur et programmateur de jazz manouche, travailleur social auprès des gens du voyage

13h30 – 14h45 - cinéma UTOPIA
Documentaire et débat : RAAG VARANASI
"Raag Varanasi est un portrait de Bénarès en trois modes : l’Alap contemplatif, le Jhor narratif, le Jhala rythmé et actif. La musique (le raga) sert de fil conducteur à ces descriptions de la vie quotidienne autour du fleuve Gange."
Auteur : Philippe Kastelnik
Commentaire : Anthony Goreau-Ponceaud, Maître de conférences en géographie

15h30 – 18h - cinéma UTOPIA
LE VIOLON
de Francisco Vargas, 2006 - durée :1h38
"Don Plutarco et son fils mènent une double vie. Fermiers et musiciens, ils font également partie de la guérilla pour renverser le gouvernement…"
Intervenants : David de la Fuente, professeur agrégé à l’Université de Bordeaux 3 et Marielle Pépin-Lehalleur, anthropologue, Institut des hautes études de l’Amérique latine de Paris

20h Démonstration de tango

20h 30– 23h15 - cinéma UTOPIA
LA CHANTEUSE DE TANGO
de Diego Martinez Vignatti, 2011 - durée :1h45
"
Intervenants : Christophe Apprill, sociologue, géographe, Centre Norbert Elias (EHESS-CNRS) et Sandra Rumolino, chanteuse de tango


  
Helena, grand espoir du tango, commence une belle carrière à Buenos Aires. Toute sa vie bascule quand l’homme qu’elle aime passionnément ne l’aime plus. Comment continuer à danser et chanter l’amour, avec la torture de cette blessure…"
De nos jours, pendant les vacances d’été, dans les quartiers élégants de Strasbourg, Max s’ennuie chez sa grand-mère. Il se découvre une passion pour le jazz manouche…"
Pour sa 6ème édition, le Festival géocinéma aura pour thème, après "Habiter la ville" en 2006, "Le pont" en 2007, "Le vin" en 2008, "L'étranger" en 2009 et "L'enfermement" en 2010, "La musique". Comme à son habitude, ce festival mêle cinéma et géographie, et se propose de décrypter par le regard du géographe ce que nous donne à voir des films ou des documentaires (voir également la rubrique "Des films" sur le site des Cafés géographiques), sur des thématiques émergentes et très fécondes de la discipine. Il sera complété par des conférences et cafés géographiques organisés sur le thème de "La musique".