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vendredi 7 mai 2010

Les militaires et les géographes


Quelques articles récents rappelent l'intérêt d'une géographie militaire (voir le billet "Histoire de la géographie militaire") tant pour le militaire que pour le géographe. Le géographe Yves Lacoste a pu écrire en 1976 un essai intitulé La géographie, ça sert, d'abord, à faire la guerre, la formule (souvent davantage que le contenu de l'ouvrage !) est devenue célèbre : 5.420 occurences sur Google pour la formulation exacte ! Aujourd'hui, quelques géographes rappelent, à l'instar de Michel Sivignon, que "la guerre, ça sert aussi à faire de la géographie". Quelques réflexions géographiques à (re)découvrir pour comprendre l'intérêt pour les géographes de comprendre les enjeux militaires, et inversement.


"Croquis d'artilleur"
Dans le cadre de la rubrique des Cafés géo "Le dessin du géographe" (qui se propose d'analyser les croquis à caractère géographique), le géographe Michel Sivignon revient sur le cas de croquis de militaires destinés à localiser les positions de l'ennemi lors de l'intervention française dans les guerres balkaniques (1916-1918). Ces dessins nous apprennent quelle était la perception pour les militaires du début du siècle des éléments "fondamentaux" du terrain sur lequel ils intervenaient. Ils sont également porteurs d'un témoignage sur l'aménagement de l'espace rural balkanique au début du XXème siècle. Les archives du Ministère de la Défense sont donc riches en enseignement pour le géographe, comme le montrent les travaux des géographes Philippe Boulanger ou Jean-Yves Puyo.

=> Michel Sivignon, "n°8 : Croquis d'artilleur : la guerre, ça sert aussi à faire de la géographie", Cafés géo, rubrique Les dessins du géographe, 2 mai 2010.



La géographie dans les Armées : le cas du Module Géographie Projetable
La géographie est un outil de renseignement fort utile aux militaires. Et cette géographie appréhendée par le militaire utilise tous les domaines de la discipline (biogéographie, climatologie, hydrologie, géographie politique, géographie culturelle, géographie sociale, démographie...). C'est ce que le géographe Pierre Gentelle montre dans une Lettre de Cassandre, qui analyse le renseignement "milieu" comme pratique d'une géographie de terrain, mais surtout d'une géographie holiste, qui ne procède pas à un découpage par sous-catégories mais détermine toutes les caractéristiques nécessaires pour la réalisation d'une mission. C'est d'ailleurs le sens des travaux des géographes Philippe Boulanger (dans son ouvrage Géographie militaire) et Paul-David Régnier (dans son Dictionnaire de géographie militaire), qui reprennent tout aussi bien des éléments de géographie physique que des éléments de géographie humaine. Voir également une application au cas de Mitrovica : Les opérations militaires en milieu urbain : le cas de Mitrovica (Kosovo) (mémoire de maîtrise, Paris-Sorbonne, juin 2004, 452 p.).

=> Pierre Gentelle, "n°117 : Le Module Géographie Projetable", Cafés géo, rubrique Les Lettres de Cassandre, 2 mai 2010.

A lire, sur le même sujet, le billet de Joseph Henrotin, daté du 21 avril 2010, sur son blog Ahéna et moi, "Parlons géographie... projetable" (pour une approche plus technique de l'utilisation de la géographie dans les Armées).



La base aérienne de théâtre
Un article du géographe Mickaël Aubout, chargé de recherches au CESA (Centre d'études stratégiques aérospatiales) qui prépare une thèse sur le réseau des bases aériennes françaises et a produit un mémoire de géographie sur la base militaire étatsunienne de Manas (Kirghizstan), publié dans le numéro de mars 2010 de la revue Défense nationale "la base aérienne de théâtre". Les travaux de Mickaël Aubout portent sur la notion de réseau, nécessaire à l'opérabilité de l'Armée de l'Air, tant sur le territoire national que sur les théâtres d'opérations. La géographie des bases aériennes permet de comprendre les enjeux de l'approvisionnement des militaires sur des théâtres d'opération, de l'évacuation des ressortissants, de l'appui aérien, mais aussi d'en identifier les faiblesses. Mickaël Aubout a notamment analysé le réseau des bases aériennes dans le cadre de l'intervention en Afghanistan (voir son article "Le réseau des bases aériennes  servant aux opérations en Afghanistan", paru dans la revue Air & Space Power Journal, vol IV, n°3, automne 2008, pp. 73-76).

=> Mickaël Aubout, "La base aérienne de théâtre", Défense nationale, n°3-2010, mars 2010.



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