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jeudi 8 janvier 2009

"Les 100 lieux de la géopolitique"


Pascal Gauchon et Jean-Marc Huissoud (dir.), 2008, Les 100 lieux de la géopolitique, PUF, collection Que sais-je ?, n°3830, Paris, 128 pages.


Ce petit ouvrage édité dans la série de livres consacrés aux "100 mots" de chaque discipline (les coordinateurs de cet ouvrage ont également dirigé Les 100 mots de la géopolitique, PUF, collection Que sais-je ?, n°3829, 128 pages) fait place aux hauts-lieux de la puissance et des rivalités de pouvoir dans le monde. "Il part de l'idée que le langage de la géopolitique se parle avec des lieux autant qu'avec des mots" (p. 3). Les lieux présentés sont autant de pays (Afghanistan, Ethiopie, Kosovo), de régions (Cachemire, Darfour, Kaliningrad), d'aires régionales (Asie orientale, Europe, monde russe), de frontières (38e parallèle, ligne verte, ligne Mac-Mahon), de fleuves (Jourdain, Tigre et Euphrate), de passages maritimes (canal de Suez, canal de Panama, Gibraltar), de "zones grises" (Golfe de Guinée, Triangle d'Or), d'étendues d'eau (Méditerranée, océan Indien, Mer Egée), de villes (Bagdad, Sarajevo, Paris) dans lesquels la puissance est concentrée et/ou l'objet de rivalités, de contestations et de confrontations.


L'ouvrage présente ces géosymboles de la puissance et de ses formes d'expression en termes de rivalités et de déploiement, en 4 parties. Le chapitre I présente "les lieux d'où rayonne la puissance" à travers les grandes villes mondiales (New-York, Bruxelles, Londres, Paris, Berlin, Vienne, Rome, Sarajevo, Shanghai, Jérusalem, La Mecque, Bagdad, Amristar). Il ne s'agit pas ici de présenter les seules capitales économiques (on remarquera d'ailleurs l'absence de Tokyo dont le poids économique ne compense pas une absence sur la scène politique internationale), mais des villes où se jouent les relations internationales soit en tant que siège politique de puissances nationales ou régionales, soit en tant que hauts-lieux des rivalités de pouvoir, voire géosymboles de la guerre. Ces courtes "chroniques" sur les villes où s'exerce la puissance montrent ainsi combien les villes peuvent symboliser des pays ou des aires régionales.


Le chapitre II, "Les espaces qu'organise la puissance", s'articule autour des grands ensembles géopolitiques. Il s'agit de brèves présentations des aires régionales dans lesquelles se concentrent la puissance présentant un découpage du monde autour de lignes de fractures qui laissent apparaître des aires cohérentes sur les plans géographique, culturel, et de plus en plus économique (Europe, Amérique du Nord, Amérique latine, Asie orientale, Asie méridionale, monde russe, Moyen-Orient et Afrique du Nord, Afrique noire, Méditerranée, océan Atlantique, océan Pacifique, océan Indien, océan Arctique, Antarctique, Espace, Cyberespace). Ce chapitre présente tout autant les espaces terrestres que les espaces maritimes, spatiaux et virtuels.


Le chapitre III, "Les lieux dont le contrôle donne la puissance", analyse les verrous stratégiques dans le monde. Axé sur les routes et les passages, le chapitre présente les routes du pétrole (détroit d'Ormuz, détroit de Bab el-Mandeb,canal de Suez, cap de Bonne-Espérance, le gazoduc-oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan), les portes d'accès de la Russie aux mers chaudes (détroits de Bosphore et de Dardanelles, verrou danois, verrou japonais), les détroits de l'Asie (Malacca, détroit de Formose), les détroits du "limes" européen (Gibraltar, chenal d'Otrante), et les passages américains (canal de Panama, chenal de Beagle).


Enfin, le dernier chapitre propose une présentation des "lieux d'affrontement des puissances", c'est-à-dire des zones où les affrontements se traduisent par de forts contentieux, voire des conflits armés, selon un découpage par aire géographique : les lieux d'affrontement en Europe (Rhin, ligne Oder-Neisse, Poméranie, Kaliningrad, Balkans, Kosovo, Macédoine, mer Egée, Chypre, Malte, Irlande, Belgique, Catalogne, pays basque), en Amérique (frontière Etats-Unis/Mexique, Cuba, Chiapas, la région Oriente en Bolivie, Malouines), en Asie orientale (mer de Chine méridionale, archipel Diaoyu/Senkaku, Mindanao, Indonésie, archipel Todko/Takeshima, Kouriles, le 38e parallèle, Punggyeri, Tibet, Triangle d'Or), en Asie méridionale (ligne Mac-Mahon, Cachemire), dans le monde russe (Etranger proche, Sébastopol, Transnistrie, Caucase, Tchétchénie, Géorgie, Arménie, Tatarstan, Amour et Oussouri), Moyen-Orient et Afrique du Nord (ligne verte Palestine/Israël, Golan, Sinaï, Kurdistan, Liban, Koweit, Afghanistan, Kabylie, Darfour, Jourdain, Tigre et Euphrate, Nil), et en Afrique noire Rwanda, Congo, Ethiopie, golfe de Guinée, Casamance).


Bref éclairage sous formes de "chroniques" qui présente les hauts-lieux de la puissance dans le monde contemporain. "Il est des lieux qui rayonnent depuis des millénaires comme Rome ou Jérusalem, des chemins tracés il y a des siècles comme la route des Indes, des contrées et des points de passage que se disputent les peuples". Le terme "lieux" est donc à entendre sous un sens général présentant tous les géosymboles de la géopolitique, que ce soit des points, des lignes ou des zones.

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