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jeudi 4 septembre 2008

Géographes de terrain


A quelques heures d'un départ pour Abidjan (ici, une image du quartier de Yopougon), dans le cadre de recherches sur le "terrain" (annonçant ainsi une brève "mise en sommeil" du blog, le temps de ce séjour), voici un petit cadre sur la place du terrain dans les analyses géographiques. La géographie ne se pratique pas seulement sur les bancs de la fac ou dans les bibliothèques, et ne se résume pas à une production de cartes (les cartographes étant d'ailleurs de bien meilleurs spécialistes), loin de là ! L'une des forces de cette discipline relève des études faites sur le terrain. En juin dernier, l'université d'Arras a d'ailleurs organisé un colloque "A travers l'espace de la méthode : les dimensions du terrain en géographie" qui a regroupé des géographes aux spécialités diverses afin de confronter leurs points de vue sur la place du terrain en géographie. Le terrain est d'ailleurs une pratique pédagogique de plus en plus solicitée par les élèves du secondaire, qui leur permet d'aborder la géographie comme un moyen de compréhension de l'espace qui les entourent, et de sortir d'une image vieillote d'une discipline renfermée sur des données physiques ou chiffrées pays par pays. L'occasion pour vous parler du site Doc2Géo présentant des contributions vidéos de géographes, qui proposent leur analyse et leur regard à travers les images des paysages qu'ils étudients. Retrouvez, par exemple, un film de 45 minutes présentant les enjeux du partage et du contrôle des eaux du Nil. Le terrain du géographe n'est pas celui du journaliste : il s'agit ici d'un travail minutieux, basé sur des méthodes scientifiques (échantillonage des populations interrogées, des zones étudiées...), qui permettent d'appréhender les conditions de vie, les processus de ségrégation et fragmentation, les tensions politiques, économiques, sociales, identitaires... Et parfois des "bricolages" entre la méthode purement rationnelle et la réalité de son application dans des terrains difficiles d'accès. Cette passion du terrain a amené les géographes a apporté des connaissances solides et incontestablement intéressantes sur des pays encore à découvrir : le Turkménistan, la République démocratique du Congo, les zones rurales brésiliennes, les terres maories de Nouvelle-Zélande... Le terrain participe d'un certain exotisme, mais le géographe ne se contente pas pour autant de ramener de jolies photographies à l'image de revues telles que le National Geographic, mais il analyse les relations entre l'homme et son espace. Ainsi, le terrain permet à la géographie politique de se distinguer des autres sciences politiques ou relations internationales, en mettant l'accent sur le lien entre territoires et conflits, et en prenant la mesure du "vivre la guerre". Les géographes ont un savoir-faire à ne pas négliger !

1 commentaire:

Pierre-A. a dit…

Je tiens à vous encourager pour ce blog (et le site qui lui est rattaché), bien construit, et traitant d'un sujet vraiment passionnant.